Razan Al Mubarak Écrit sur la Conservation et le Covid-19 dans un Article pour The Ecologist

Image: Guinea - Rural Women's Cooperative. UN Women, Flickr.

La pandémie de COVID-19 est un signal d'alarme qui nous rappelle qu'un événement apparemment anodin dans une partie du monde peut avoir un effet profond à l'autre bout de la planète en quelques jours seulement.Dans un article écrit pour The Ecologist, Razan Al Mubarak plaide avec force en faveur d'une collaboration plus étroite entre les défenseurs de l'environnement et les autorités sanitaires et commerciales mondiales afin de prévenir les futures pandémies, crises économiques, catastrophes climatiques, pertes de biodiversité et autres menaces existentielles.

« Ce qui est clair pour moi maintenant, c'est que [les écologistes] n'ont pas encore réussi à mettre en évidence le lien essentiel entre la nature et notre propre santé, peut-être parce que ce n'est que maintenant que nous faisons l'expérience de l'ampleur de ce lien. Nous ne pouvons plus nous permettre de tergiverser : l'origine de cette pandémie et de la crise socio-économique qui s'ensuit est en fin de compte écologique. En envahissant et en détruisant les espaces sauvages et les espèces qui y vivent, nous détruisons essentiellement notre première ligne de défense. En brisant des barrières protectrices existentielles contre les agents pathogènes, nous perdons les facultés naturelles de dilution et de filtrage que des écosystèmes sains fournissent à l'humanité. »

Mme Al Mubarak écrit également que la réponse mondiale hétérogène au COVID-19 souligne une érosion de la confiance dans les structures de gouvernance multilatérales qui sont nécessaires pour protéger la planète.

Selon elle, la meilleure façon de faire face à ces questions est de s'engager à nouveau auprès d'entités multilatérales et de fomenter la collaboration entre ces entités.

« Je crois que cette crise mondiale nous a appris que respecter et agir par le biais d'organisations interdépendantes comme l'OMS, l'OMC et l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) est plus important que jamais. Alors que nous nous préparons à rouvrir nos pays et à mettre en œuvre des plans de relance ambitieux, nous devons nous engager à nouveau collectivement en faveur d'une meilleure gouvernance mondiale, plus globale et mieux coordonnée, afin de prévenir ou d'aborder les futures pandémies, crises économiques, catastrophes climatiques, pertes de biodiversité et autres menaces existentielles. »

Lire l'article de Razan Al Mubarak dans The Ecologist.

VIDEO: Euronews se Penche sur le Bilan de Razan Al Mubarak en Matière de Conservation

Pour un récent épisode d'Inspire Middle East sur Euronews, Razan Al Mubarak a rencontré la correspondante Rebecca McLaughlin-Eastham au Jubail Mangrove Park à Abou Dabi pour aborder les initiatives de conservation qu'elle dirige aux EAU, au Tchad et au-delà.

Les mangroves plantées à Abou Dabi il y a quarante ans absorbent aujourd'hui plus de 41 millions de tonnes d'équivalents en dioxyde de carbone, selon Mme Al Mubarak et le pays est en passe d'augmenter les zones protégées de 15 % aujourd'hui à 30 % d'ici 2030. En outre, les efforts de conservation aux EAU ont permis de maintenir le nombre de tortues marines stable pendant une décennie, alors que la population de dugongs du pays est la deuxième plus importante au monde après celle de l'Australie. Le rapport a également souligné le rôle de Mme Al Mubarak dans la réintroduction au Tchad de l'oryx à cornes en forme de cimeterre, autrefois disparu.

Mais suite à la mise en garde des scientifiques au regard d'une sixième extinction massive de la faune, Mme Al Mubarak a déclaré qu'il était urgent que les gens agissent maintenant. « Nous devons investir dans le plus grand musée de tous : la nature, sa conservation et sa préservation », a-t-elle déclaré. « C'est un reflet de notre humanité. »

Sur l'éventualité de devenir la première femme arabe à diriger l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et ses 72 ans d'histoire, Mme Al Mubarak a déclaré à Euronews : « Si j'obtiens le poste, je commencerai par écouter. J'espère dans un second temps apporter une approche plus équilibrée entre le programme de conservation et le programme de lutte contre le changement climatique. Enfin, il s'agira de favoriser la coopération entre les membres. » 

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