Lors de la troisième édition du Forum de Paris sur la Paix, Razan Al Mubarak a sommé les dirigeants des gouvernements et des entreprises du monde entier d'élargir le sens de « protection de l'environnement » au-delà de la lutte contre le changement climatique en finançant à la même hauteur les initiatives de conservation et de biodiversité.
« Les gouvernements du monde entier font de grands gestes en injectant de l'argent dans l'économie », a déclaré Mme Al Mubarak pour ce qui est des stratégies de relance post-pandémique. « Ce que je préconise, comme beaucoup d'autres, c'est que ces programmes de relance comprennent un plan de rétablissement de la nature, afin que les pays ne se contentent pas de réduire les émissions mais qu’ils donnent aussi à la nature et à la biodiversité les ressources dont elles ont besoin pour survivre et prospérer ».
Mme Al Mubarak a déclaré qu'une démarche similaire était nécessaire dans le monde des affaires.
En ce qui concerne les entreprises, le « E » de l'ESG (environnement, social et gouvernance) est largement défini et limité à une description du changement climatique, et non à une description globale de la nature qui inclut la protection de l'habitat et de la biodiversité et la restauration des écosystèmes », a-t-elle ajouté. « Ce que beaucoup d'entre nous demandent, c'est un élargissement du sens de l'« environnement dans le cadre ESG ».
Cette année, le Forum de Paris sur la Paix a rassemblé 12 000 participants de 151 pays, dont 60 chefs d'État, de gouvernements et d'organisations internationales, de la société civile et du secteur privé, pour se concentrer sur une réponse post-pandémique mondiale à la COVID-19.
Mme Al Mubarak a pris la parole lors de la conférence « Biodiversité au Centre : préserver la nature et prévenir les pandémies », un événement préparatoire à la Convention sur la diversité biologique qui se tiendra l'année prochaine lors de la 15ème Conférence des Parties (COP15) à Kunming, en Chine. La discussion a porté sur les stratégies de gouvernance mondiale en matière de biodiversité pour l'après-2020 qui seront présentées et adoptées lors de la COP15. Mme Al Mubarak a été rejointe par : Bérangère Abba, secrétaire d'État française auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée de la biodiversité ; Isabella Pratsi, directrice de la conservation internationale, WWF Italie ; Zhao Yingmin, vice-ministre chinois de l'écologie et de l'environnement ; et Anne Le More, coprésidente de Chefs 4 the Planet.