Razan Al Mubarak défend la restauration de la biodiversité et l’action climatique à la COP16 en Colombie

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Razan Al Mubarak, présidente de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et championne de haut niveau des Nations Unies sur le changement climatique pour la COP28, a mis à profit son double rôle pour défendre des solutions efficaces fondées sur la nature lors de la COP16 de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique en Colombie, qui s’est tenue à Cali.

« Nous devons affiner notre attention sur le rôle indispensable de la nature pour préserver la biodiversité, renforcer la résilience mondiale et soutenir la stabilité économique. En unissant nos efforts à l’échelle mondiale, nous pouvons tirer pleinement parti du potentiel de la nature — non seulement pour protéger la biodiversité, mais aussi pour renforcer la résilience, réduire les émissions et favoriser le progrès socio-économique. Cette conférence est une plateforme essentielle pour démontrer que les stratégies fondées sur la nature sont indispensables à un avenir durable. Ensemble, nous traçons une voie claire qui favorise les synergies et maximise les bénéfices pour l’environnement et le développement humain. »

Rassemblant environ 14 000 délégués, cette conférence est la première depuis la COP15 historique tenue au Canada en 2022, lors de laquelle le Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal a été adopté, fixant des objectifs ambitieux pour stopper et inverser la perte de nature, et protéger 30 % des zones terrestres et marines.

L’ordre du jour de la COP16 de Mme Al Mubarak a fait le lien entre la conservation de la biodiversité et des objectifs environnementaux et climatiques plus larges, en promouvant l’importance cruciale de la nature dans la stratégie climatique, en soulignant la nécessité de synergies entre les conventions de Rio des Nations Unies sur la diversité biologique, le changement climatique et la désertification, et d’une coopération mondiale renforcée.

Défendant l’inclusion des peuples autochtones et des femmes dans ces processus, Mme Al Mubarak a également reconnu leurs contributions essentielles à l’élaboration de solutions efficaces, plaidant pour la restructuration des flux financiers afin de soutenir, plutôt que d’exploiter, la nature – des solutions visant à renforcer la résilience et l’adaptation dans les pays du Sud.

Le dimanche 27 octobre, Mme Al Mubarak a prononcé le discours d’ouverture de la séance d’ouverture de haut niveau de la Journée de l’océan, soulignant que le Cadre mondial pour la biodiversité et le Consensus des Émirats arabes unis atteint lors de la COP28 considèrent l’océan comme essentiel à la réalisation des objectifs mondiaux en matière de biodiversité et de climat :

« Il n’y a pas d’Accord de Paris sans la nature, et l’océan est au cœur des deux. »

Lors de son intervention en séance plénière sur le thème « Solutions fondées sur la nature en Afrique : libérer le potentiel du financement pour la nature », Mme Al Mubarak a appelé à intensifier les investissements dans la nature pour renforcer la résilience économique et environnementale en Afrique. Elle est également intervenue lors de l’événement « Égalité de genre pour le climat et les solutions de conservation », où elle a déclaré :

« Donner du pouvoir aux femmes et inclure les Peuples Autochtones ne sont pas seulement des questions d’équité ; ce sont des conditions essentielles pour développer des solutions efficaces et durables à l’échelle mondiale. »

Mme Al Mubarak a également mis en avant plusieurs initiatives portées par les Champions de haut niveau pour l’action climatique, dont les Ocean Breakthroughs soutenus par le Partenariat de Marrakech dans le cadre de la CCNUCC. Elle a également annoncé de nouveaux financements pour l’initiative Coral Reef Breakthrough, qui vise à assurer l’avenir d’au moins 125 000 km² de récifs coralliens tropicaux peu profonds, avec plus de 12 milliards de dollars d’investissements.

Enfin, Mme Al Mubarak a participé au dialogue ministériel de haut niveau « Synergies entre la biodiversité et le changement climatique : de la science à l’action », qui vise à identifier les défis à relever dans la mise en œuvre d’actions fondées sur la science qui profitent à la fois à la biodiversité et au climat :

« Les crises de la biodiversité et du changement climatique sont étroitement liées. À mesure que la planète se réchauffe, de plus en plus d’espèces et d’écosystèmes sont menacés d’extinction. En parallèle, la protection et la restauration des écosystèmes clés contribuent à réduire la concentration de gaz à effet de serre. »

Ces échanges ont rappelé l’importance de renforcer la collaboration entre les trois Conventions de Rio : la Convention sur la diversité biologique, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), et la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULD).