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Razan Khalifa Al Mubarak, présidente de l’IUCN, signe une tribune dans Mongabay où elle s’interroge sur le sens profond de la biodiversité, à la veille du Congrès mondial de la nature de l’UICN qui se tiendra à Abou Dhabi du 9 au 15 octobre.
Mme Al Mubarak y affirme que la biodiversité constitue le réseau d’information le plus ancien et le plus sophistiqué que la planète ait jamais connu. Elle souligne combien il est essentiel de la considérer comme bien plus qu’une simple ressource utile au développement durable :
« Bien avant que les êtres humains n’inventent le langage ou l’écriture, la nature avait perfectionné l’art de stocker et de transmettre l’information.
Chaque espèce représente une bibliothèque unique de sagesse évolutive, inscrite dans un ADN façonné au fil de millions d’années.
Lorsqu’une espèce disparaît, nous ne perdons pas seulement un organisme vivant ; nous perdons un répertoire d’informations irremplaçable, fruit d’innombrables millénaires d’évolution. »
À travers des exemples concrets d’espèces adaptées à des conditions environnementales particulières, Mme Al Mubarak insiste sur l’importance de reconnaître la valeur de ces informations naturelles pour assurer une conservation efficace :
« Comment préserver ce réseau ?
D’abord, en reconnaissant sa valeur au-delà de la simple émotion.
Les Émirats arabes unis l’ont démontré grâce à leur Liste rouge des espèces menacées, à la création d’aires protégées et à leur rôle de chef de file international en matière de conservation, notamment à travers le Mohamed bin Zayed Species Conservation Fund, qui a soutenu plus de 3 000 projets dans 170 pays. »
À l’approche du Congrès mondial de la nature, Mme Al Mubarak réaffirme que la préservation du vivant doit être au cœur des débats :
« La biodiversité constitue notre système de sauvegarde ultime — un stockage décentralisé de connaissances sur la survie qu’aucune technologie ne peut égaler.
En ces temps d’incertitude climatique, protéger ce savoir biologique n’est pas seulement une question d’éthique : c’est une nécessité existentielle.
Alors que le monde se réunit à Abou Dhabi pour le Congrès mondial de la nature de l’UICN, protégeons ce réseau vivant avec vigilance, engagement et bienveillance, afin que l’échange silencieux d’informations de la nature demeure notre héritage commun pour les générations à venir. »